Des élèves de Shadd terminent leur formation accélérée en soins de santé
En voie de devenir préposés aux bénéficiaires (PAB), 160 élèves de Shadd ont relevé un défi colossal l’été dernier en suivant une formation accélérée de 375 heures en soins d’assistance, offerte au Centre de santé et d’études commerciales Shadd. Ce programme mène à l’attestation d’études professionnelles (AEP) Soutien aux soins d’assistance en établissement de santé, un préalable à l’exercice du métier de préposé aux bénéficiaires dans le réseau de la santé au Québec.
Les élèves de Shadd étaient répartis en huit groupes, composés de 20 élèves chacun. Les six premiers groupes ont suivi une formation de trois semaines au centre à partir de la mi-juin. Les autres groupes ont entamé le programme au début du mois de juillet. Tous ont ensuite poursuivi leur formation pratique pendant six semaines au CIUSSS auquel ils ont été affiliés et où ils s’engagent à travailler pendant au moins un an dans un CHSLD. La formation est assortie d’une bourse du gouvernement du Québec.
Joe Cacchione, directeur du Centre Shadd, a indiqué qu’environ 95 % de la cohorte a obtenu une attestation à la suite du programme dispensé au cours de l’été. Le gouvernement du Québec a lancé ce programme de formation au début de l'été 2020 afin de recruter des préposés aux bénéficiaires dans le réseau de la santé.
Bien qu’il ne s’agisse pas de la formation complète que reçoit un PAB, les « apprentissages [dans le cadre de l’AEP] sont considérables », a déclaré M. Cacchione. « Les élèves doivent apprendre et s'adapter très rapidement. Ces derniers qualifient l'expérience d’incroyable. Pour certains, il s’avère plus difficile d’assimiler le contenu et ils doivent donc y consacrer plus de temps. Mais dans l'ensemble, les commentaires des élèves sont extrêmement positifs. »
Au terme de leur formation, ils vont immédiatement travailler dans un CHSLD, où ils s'occupent des patients, toujours aux côtés d'un PAB diplômé.
Quel a été le défi de la distanciation physique dans les cours? « À vrai dire, il n'y en a pas eu, a expliqué M. Cacchione. Dans la vraie vie, il n’y a aucune distanciation physique avec les patients, alors il n'y en avait pas non plus entre les élèves lors des simulations. Au début, certains ont froncé les sourcils quand je leur ai dit qu'il allait être important de se protéger parce qu'il n'y aurait pas de distanciation physique. »
Les instructions ont consacré une semaine entière à enseigner tout le processus de gestion des équipements de protection individuelle, comment mettre et enlever en toute sécurité les blouses, les masques et les visières, etc. « On leur a enseigné les mesures à prendre avant de s'approcher d'une autre personne. La formation professionnelle a pour but d’initier l’élève aux tâches réelles en milieu de travail. Dans ce cas-ci, il a fallu enseigner aux élèves exactement ce qu’ils allaient vivre en CHSLD », d’ajouter M. Cacchione. L'enseignante Maria Draicchio a fait part de son expérience : « Ces élèves démontrent un remarquable désir de réussir. Nous avons été choyés d'avoir des élèves aussi motivés. Ils me manquent. » En raison des restrictions entourant les rassemblements depuis l'été dernier, Shadd n'a pas pu organiser une cérémonie de remise des diplômes pour ces élèves, mais M. Cacchione espère qu'une « célébration de réussite » pourra se tenir en juin prochain.
« J'ai rencontré plusieurs élèves tout au long du programme et j’ai entendu de belles histoires. C'est une véritable vocation pour eux; ils souhaitent aider les autres », de dire M. Cacchione.
Ce commentaire d'une élève l’a particulièrement frappé : « Tous les patients ont besoin d'un peu d'amour, surtout ceux qui le méritent le moins, ceux qui vous donnent du fil à retordre, ceux qui ont besoin de plus d'attention. »
Une autre élève, Maria Dhe Paganon, a déclaré : « Nous parvenons à faire une différence dans leur vie ne serait-ce que grâce à notre attitude, nos gestes ou un simple sourire. »
L’élève Dave Morin y est allé du commentaire suivant : « Dans l’ensemble, ce fut toute une expérience. L'interaction quotidienne avec différents résidents m’a permis de mieux comprendre les divers besoins de chacun. Ils aiment que je leur parle lorsque je leur prodigue des soins ou ils me remercient quand je prends le temps de les aider à accomplir une tâche. J'essaie de créer un lien avec eux pour qu'ils soient à l'aise et qu'ils sentent que je prends leurs préoccupations au sérieux. Souvent, ils nous racontent leur histoire, et c'est très enrichissant à entendre. Cela m’amène à réfléchir à ma propre existence comme jamais auparavant. »
M. Cacchione souligne qu’en fin de compte, la reconnaissance du travail de ces élèves c’est « l'impact qu'ils ont sur ces personnes, quelle que soit leur espérance de vie. » Il a également tenu à faire l'éloge des enseignants : « Chapeau aux enseignants qui ont renoncé à leur été pour donner cette formation. »